L’union des associations e-graine et le GRDR souhaitent démocratiser la mise en œuvre de mesures d’impact à l’égard de projets d’éducation aux migrations. A cet effet, nous sommes à la recherche de partenaires européens avec qui présenter une candidature KA2 en mars 2024.

 

Les migrations internationales sont l’un des enjeux majeurs du 21ème siècle qui peinent, à la différence du changement climatique ou du défi énergétique, à être considéré comme tel. Pourtant, des réactions au phénomène s’organisent à toutes les échelles. Au niveau européen, des politiques migratoires de plus en plus restrictives reflètent une montée des populismes dans plusieurs pays. Les politiques d’immigration viennent alors répondre à des électorats plutôt qu’à des problèmes. En ce sens, les derniers grands événements marquant le territoire européen – crise migratoire de 2015, crise du Covid-19, guerre en Ukraine – n’ont été qu’autant d’occasions de fermer les frontières et d’encourager le repli sur soi, allant à l’encontre des principes fondateurs de l’Union européenne.

 

De plus, alors que les travaux de recherche sur le phénomène migratoire se multiplient, ils peinent à atteindre les citoyens. En témoigne la constante dominante des termes négatifs dans le traitement médiatique de ce sujet conduisant à un décalage profond entre les résultats de la recherche et l’ignorance dans laquelle le public continue de se trouver cantonné. Cet écart frappant s’accompagne d’une montée de la désinformation et d’une banalisation des opinions xénophobes dans des sphères diverses (sphère publique, sphère médiatique, réseaux sociaux…). Ainsi, bien que la demande d’asile a retrouvé un niveau antérieur à 2014, le sentiment d’une “crise migratoire” ou “crise des réfugiés” perdure dans la représentation que les Européens se font de l’immigration.

 

Pourquoi ce projet ?

Il est évident que les migrations sont un phénomène inhérent aux sociétés humaines et qu’il n’est pas voué à cesser dans les prochaines années. A l’inverse, les discours, réactions et politiques sur le sujet ne sont pas immuables, et il ne tient qu’à nous – au regard de ce contexte et en préparation des prochaines échéances électorales européennes et nationales – de poursuivre les initiatives déjà portées pour montrer une autre voie possible et faire renaître le sentiment d’appartenance à notre humanité commune.

Dans cette perspective, de plus en plus d’associations d’éducation au développement déploient des dispositifs d’éducation aux migrations.

En parallèle, et en partie sous la pression de leurs bailleurs financiers, de plus en plus d’organisations mettent en œuvre des méthodologies de mesure d’impact de leurs projets. Une façon de prouver la pertinence de leurs actions et donc la bonne utilisation des ressources. Une façon aussi de rendre compte des évolutions, changements et améliorations qui profitent à leurs publics.

Néanmoins, la mesure d’impact est limitée par différents types de freins, tels que :

  • des freins stratégiques liés aux besoins élevés en ressources humaines et financières
  • des freins opérationnels qui valorisent davantage la réussite opérationnelle que la collecte de données, 
  • des freins psychologiques où la mesure peut être vécue comme un moyen de contrôler son activité et sa performance
  • et enfin, des freins techniques qui portent sur le choix des indicateurs, afin qu’ils puissent être assez homogènes entre organisations et assez spécifiques pour rendre compte de la diversité des missions et des réalisations d’une association.

 

Notre proposition :

En réponse à ces différents constats, notre projet consiste à capitaliser plusieurs initiatives de mesure des effets / des impacts de différentes pratiques d’éducation aux migrations. 

Il s’agira ainsi de constituer une communauté de pratique transnationale européenne qui aura vocation à co-élaborer un guide – traduit dans toutes les langues des partenaires du projet – où seront consignés les enseignements et préconisations issues de notre capitalisation collective. 

Diffusé auprès du plus grand nombre d’acteurs éducatifs et institutionnels, ce guide méthodologique contribuera à démocratiser la mise en œuvre de mesures d’impact de pratiques d’éducation aux migrations en dépassant (en partie) les freins exprimés préalablement. 

De surcroît, cette démarche de capitalisation multi-acteurs permettra aux associations d’être pro-actives dans le dialogue avec les financeurs afin que puissent être définies ensemble les critères à privilégier dans leur recherche d’impact.

 

En outre, ce partenariat européen transnational représente la volonté de continuer à renforcer les pratiques européennes communes sous l’égide des Objectifs de développement durable (ODD). En particulier l’ODD 4 sur “l’éducation de qualité” dans le but de mieux intégrer l’ECM (Éducation à la citoyenneté mondiale) / ECSI (Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale) dans les systèmes éducatifs nationaux des pays européens, avec un accent particulier sur l’éducation des adultes et l’apprentissage tout au long de la vie. Enfin, l’ODD 10 “Inégalites Réduites” et la lutte contre la discrimination, considérant que les principaux thèmes de travail tournent autour des enjeux migratoires.  

 

Call to action : Être membre du partenariat stratégique KA2 ( mars 2024) !

En mars 2024 seront présentés les nouveaux projets de partenariat stratégique KA2 auquel l’Union des associations e-graine et le GRDR souhaitent répondre en consortium avec 2 à 3 partenaires européens supplémentaires.

 

Si votre organisation déploie des dispositifs d’éducation aux migrations, et si en plus vous avez déjà mené un projet de mesure des effets / d’impact de pratiques d’éducation aux migrations : contactez-nous ! 

Si vous êtes intéressés ou si vous cherchez plus d’informations, n’hésitez pas à contacter juan.jurado@e-graine.org